L’improbable ascension de Levante

Levante subira un test important le 4 décembre lors de sa visite au Camp Nou.

En jetant un coup d’œil au classement de la Liga – en date du 17 octobre -, on remarque que Real Madrid a glissé au troisième rang. Rien d’exceptionnel, une question de temps avant qu’il ne remonte n’est-ce pas?

Ce qui frappe, c’est plutôt la présence du petit club mal aimé Levante au deuxième rang, à égalité avec les Barcelonais.

Difficile de ce côté de l’Atlantique de comprendre l’invraisemblance de cette situation. Mais en Espagne, l’histoire fait la manchette partout.

Parent pauvre du football professionnel de Valence, Levante en est à sa septième présence en première division espagnole. Le club n’a jamais fait mieux qu’une dixième position en Liga.

Constitué de joueurs en fin de carrière (Gustavo Munúa, 33 ans et Javi Venta, 35 ans) et d’espoirs décevants (Xavi Torres et Miguel Pallardo), le club est un des plus pauvres de la Liga. Seul Rayo Vallecano a une valeur marchande plus faible (la valeur de ses joueurs sur le marché des transferts).

Son budget s’élève à 30 millions $ CAN, plus de 20 fois moins que les 645 millions $ CAN du FC Barcelone.

Cette improbable ascension s’est amorcé la saison dernière. Bon dernier en janvier, Levante a remporté huit de ses douze derniers matchs pour survivre à la relégation.

Tout le monde en Espagne s’attendait retrouve les bas-fonds du classement cette saison. Après tout, Levante a vu son meilleur joueur, Felipe Caicedo, et son entraîneur, Luis Garcia, quitter cet été.

Et pourtant. Levante a encaissé une seule défaite jusqu’ici. L’attaquant Arouna Koné, prêté par Séville, a bien répondu avec deux buts. Mais c’est surtout la défensive qui a permis à Levante de grimper au cassement. Avec trois buts accordés en sept matchs, le club de Valence mène la Liga à ce chapitre.

Après avoir vaincu Real Madrid 1-0 en septembre, Levante se mesurera à Barcelone le 4 décembre prochain. Un autre David contre Goliath.

Difficile de prévoir la saison que connaîtra le club de Valence. Mais dans un championnat outrageusement dominé par deux clubs richissimes, qui ne souhaiterait pas voir un petit club brouiller les cartes jusqu’au bout?

Naples : l’Italie aujourd’hui, l’Europe demain?

On l’avait constaté la semaine dernière lors de leur visite au Stade Etihad de Manchester en Ligue des Champions, SSC Naples est une des forces tranquilles du football européen. L’équipe de Walter Mazzarri était parvenu à tenir en échec une des attaques les plus redoutables d’Europe, menées par Silva, Dzeko et Aguero.

Naples a confirmé dimanche son rendement exceptionnel en ce début de saison en prenant la mesure de l’AC Milan, grand favori encore en Serie A. Cette victoire a été l’affaire de l’Uruguayen Edinson Cavani, qui s’est chargé à lui-seul des trois buts napolitains.

Tout comme son coéquipier Marek Hamsik, Cavani sera sans doute convoité par plusieurs grands clubs européens l’été prochain, à commencer par l’AC Milan et l’Inter.

D’ici là, il faudra garder un œil sur Naples.

Qui n’aime pas la Ligue des Champions?

Comme à chaque année, le tirage de la phase des groupes de la Ligue des Champions donnera lieu cet automne à plusieurs affrontements forts attendus (Barcelone-Milan), et à d’autres beaucoup moins prestigieux (BATE-Plzen).

Cliquez ici pour voir la composition des huit groupes.

Voici mes impressions à l’aube du début du tournoi européen.

Le groupe le plus relevé
Le groupe A est un des plus équilibrés des cinq dernières années. Avec le Bayern, Villareal, Manchester City et Naples, on aura droit, dès septembre, à des matchs européens dignes du mois de février. Naples et Manchester City semblent avoir une longueur d’avance à ce point, mais il ne faut surtout pas compter pour battus Villareal et Munich, qui semble toujours se relever en Ligue des Champions.

Le groupe sans intérêt
Le groupe G, avec Porto, Shaktar Donetsk, Zenit et APOEL, est digne de l’Europa League.

Le grand favori
Sans surprise, Barcelone, suivis de près encore une fois par Manchester United et Real Madrid, qui bénéficient chacun d’un tirage au sort favorable.

Les grands perdants
Naples et Marseille. Les ambitions européennes de Naples, qui vise également le sommet de la Serie A, pourraient s’envoler en fumée rapidement. Avec le Bayern, Villareal et Manchester City sur son chemin, les Napolitains devront prier fort. De son côté, Marseille devra lutter avec l’excellent Borussia Dortmund pour passer à la phase finale.

L’équipe surprise
Dortmund justement. Le club allemand a tous les atouts pour se rendre très loin. La bande à Mario Gotze ne bénéficie pas d’un tirage idéal, mais a les ressources pour surmonter Marseille et Olympiacos.

Le joueur à surveiller
Mario Gotze, le meilleur joueur allemand à l’heure actuelle. Et il n’a que 19 ans.

Saison 2011-2012 : Liga, Serie A et Ligue 1

Voici la deuxième partie de ce survol de la prochaine saison européenne.

Champions : FC Barcelone
Promotions : Real Betis, Rayo Vallecano et Granada CF
Relégations : Deportivo La Coruña, Hércules et Almería

Pas besoin d’être un expert pour comprendre que 2011-2012 sera encore marquée par une course à deux en entre le Real Madrid et le FC Barcelone.

Du côté des champions, Pep Guardiola a réussi à attirer l’électrisant Alexis Sanchez, un des joueurs les plus convoités cet été avec Javier Pastore. Et si la saga Fabregas peut finalement prendre fin par un règlement de transfert, le Barça sera encore mieux équipé pour traverser cette longue saison. Pour le reste, tout a été dit sur les Catalans.

Au Real, tout est également au beau fixe. L’ajout questionnable d’Hamit Altintop amènera au plus de la profondeur au milieu pour le Real. Le mouvement de personnel le plus important est certes l’arrivée du défenseur latéral révélé en Afrique du Sud, Fabio Coentrao. Le Patrice Evra portugais ajoutera du punch au jeu de transition madrilène, comme s’il en avait besoin.

C’est encore une fois à Valence (sans Joaquin, parti pour Malaga), Villareal et Séville que reviendra la tâche de poursuivre les deux gros cylindrés. Pour appuyer Juan Mata, Valence a accueilli l’attaquant Pablo Piatti d’Almeria. Villareal a succombé aux pétro-dollars de Malaga et laisser partir le milieu Santi Cazorla.

Malaga CF et Atletico Madrid seront également à surveiller. D’abord, Malaga et son cheikh de propriétaire ont fait sauter la caisse et dépensé plus de 70 millions $ CAN cet été. En rafale, se sont joints au club espagnol Ruud Van Nistelrooy, Jeremy Toulalan, Nacho Monreal, Santi Cazorla, Isco, Diego Buonanotte et Joaquin. À Manuel Pellegrini de monter un schéma tactique gagnant. D’aucuns en doutent fort.

Il faudra également avoir l’Atletico Bilbao à l’œil, pour des raisons plus nobles cette fois.

Avec un trio de jeunes joueurs ultra-doué (Muniain, Herrera et Martinez) et un des avants les plus sous-estimés d’Europe, Fernando Llorente, Bilbao pourrait menacer les trois équipes nommés plus haut.

Champions : AC Milan
Promotions : Novara, Catania et Siena
Relégations : Bari, Brescia, Sampdoria

La Juventus de Turin a animé le marché des transferts cet été. Avec plus de 90 millions $ CAN investis, la Juve compte bien retrouver le haut du classement après une saison 2010-2011 fort décevante. Avec l’arrivée de Mirko Vucinic et le transfert définitif d’Alessandro Matri et Fabio Quagliarella, Antonio Conte aura beaucoup d’options à l’avant.

L’AC Milan n’a pas bougé d’un iota, si ce n’est l’arrivée du milieu italo-égyptien Stephan El Shaarawy. Si Massimiliano Allegri avait un souhait, ce serait certainement le déblocage de Zlatan Ibrahimovic, capable de bien plus que ses 14 buts de la saison dernière.

S’agira-t-il enfin de l’année de Naples? Tout indique que oui. En plus de s’être assuré les services d’Edinson Cavani pour plusieurs saisons, Walter Mazzari a attiré le milieu suisse Gökhan Inler. Naples a tous les éléments pour terminer en avant de l’Inter, et peut-être même ébranler les champions.

Tout comme l’AC Milan, l’Inter a effectué très peu de changements. Le mouvement de personnel le plus important s’est effectué derrière le banc avec l’arrivée de Gian Piero Gasperini. Reste à voir s’il pourra faire oublier le passage très difficile de Leonard à San Siro.

Champions : Lille
Promotions : Evian, Dijon et Ajaccio
Relégations : Monaco, Lens, Arles-Avignon

Dans le championnat le plus modeste parmi les cinq principaux d’Europe, Paris St-Germain a causé une petite révolution. Avec ses pétro-dollars, le PSG a fait ce qu’aucun club français n’avait fait avant lui : dépenser sans compter. Avec plus de 100 millions $ CAN en transferts, dont 60 seulement pour Javier Pastore, le club parisien ne peut qu’être un des favoris pour remporter la Ligue 1.

Comme beaucoup de champions au porte-feuille modeste, Lille a vu quelques joueurs importants quitter cet été, dont Gervinho,  maintenant à Arsenal, Yohann Cabaye, à Newcastle, et Adil Rami, à Valence. L’arrivée des attaquants Dimitri Payet et Ronny Rodelin aidera, mais l’attaque reposera à nouveau sur les épaules de Moussa Sow, meilleur buteur en Ligue 1 la saison dernière avec 25 réalisations. Lille a toutefois su retenir la pierre angulaire du club, Eden Hazard, qui s’occupera de la distribution au milieu.

Marseille et Lyon devraient sans surprise compléter le quatuor de tête. Marseille pourra encore compter sur son groupe d’attaquants bien nanti avec les frères Ayew et Loïc Rémy. L’arrivée d’Alou Diarra, de Bordeaux, amène du muscle au milieu, où l’excellent Lucho Gonzalez s’occupe de la relance.

Lyon a été peu actif cet été. Jérémy Toulalan a quitté pour les nouveaux riches de Malaga, mais avec John Mensah et Cris au milieu,  le départ de l’international français devrait peu se faire sentir.

Saison 2011-2012 : Premier League et Bundesliga

À quelques jours de l’ouverture de la plupart des championnats européens, voici quelques éléments de réflexion. Aujourd’hui, la Premier League et la Bundesliga, demain, la Liga, la Serie A et la Ligue 1.


Champions : Manchester United
Promotions : Queens Park Rangers, Norwich City et Swansea City
Relégations : West Ham United, Blackpool et Birmingham City

L’été a été somme toute assez tranquille en Angleterre. Hormis Manchester City, qui poursuit sa boulimie dépensière (arrivée de Gael Clichy, Stefan Savic et Sergio Agüero), les autres puissances anglaises ont choisi de consolider leurs effectifs. Seul Arsenal, où Arsène Wenger s’est encore une fois montré réservé durant l’entre-saison, paraît affaibli.

Manchester United, Chelsea et Manchester City devraient à nouveau batailler pour le sommet du championnat, avec Liverpool non-loin derrière. Le point d’interrogation chez les Red Devils se trouve devant le filet. David De Gea, le jeune gardien recruté à l’Atletico Madrid, sera-t-il à la hauteur? La carte cachée d’Alex Ferguson est certes Anders Lindegaard, impressionnant en matchs amicaux.

À Stamford Bridge, les yeux seront encore une fois tournés vers Fernando Torres, lamentable depuis son transfert de Liverpool. Didier Drogba et Nicolas Anelka, eux, ne rajeunissent pas. Daniel Sturridge, de retour d’un passage remarqué à Bolton, aura-t-il finalement sa chance? Probablement pas.

Si vous ne pouvez avaler tous les matchs de la Premier League cette année, Liverpool est un des clubs à avoir à l’œil. Dopé par un mercato d’hiver judicieusement manœuvré par Kenny Dalglish, Liverpool forme une équipe excitante. Avec Gerrard, Meireles, Downing, Henderson et Rodriguez au milieu et Suarez et Kuyt à l’avant, les Reds allient vision, technique et rudesse. Et si Andy Carroll peut rester tranquille à l’extérieur du stade… C’est à l’arrière que ça se complique. Sans milieu central digne de ce nom, Pepe Reina devrait encore une fois être fort occupé. Attendez-vous à quelques 5-4 et 6-3.

Champions : Borussia Dortmund
Promotions : Hertha BSC et FC Augsburg
Relégations : Eintracht Frankfurt et FC St. Pauli

La Bundesliga est devenu LE modèle à suivre en Europe. Revenus et assistances en hausse, parité entre les équipes et jeu excitant ; le football allemand est en plein expansion. Borussia Dortmund est le fer de lance de ce renouveau en Allemagne. L’équipe championne n’a à peu près rien déplacé de son échiquier, si ce n’est le transfert vers Madrid du milieu turque Nuri Sahin. Il s’agit d’une lourde perte, mais avec un bassin de jeunes joueurs très prometteurs à cette position, dont Mario Gotze et Shinji Kagawa, les partisans devraient rapidement oublier le Turque.

L’heure est au questionnement à Munich. Après une saison désastreuse l’an dernier, Jupp Heynckes, qui a succédé à Van Gaal cet été, a préféré joué de prudence. Avec un des groupes les plus complets d’Europe – Neuer, Lahm, Badstuber, Ribéry, Schweinsteiger, Robben, Müller et Gomez – l’entraîneur souhaite probablement tester ses effectifs avant de bouger. Si l’équipe n’amorce pas le congé de Noël parmi les quatre premiers en Bundesliga, il est déjà sûr que plusieurs titulaires écoperont, à commencer par Bastian Schweinsteiger. Le Bayern a reçu une première gifle le weekend dernier, s’inclinant 1-0 en levée de rideau à domicile face à Borussia Mochengladbach.

Bayer Leverkusen, dauphin allemand la saison dernière, devrait à nouveau chauffer Dortmund cet hiver. Leverkusen a vu quitter le convoité milieu chilien Arturo Vidal vers la Juventus. Sans le remplacer directement, Robin Dutt s’est assuré de consolider son noyau d’attaquants en recrutant l’excellent André Schürrle, auteur de 15 buts à Mayence en 2010-2011. Le grand Stefan Kiessling, remis de la blessure qui lui a fait rater une quinzaine de matchs l’an dernier, devrait bénéficier des remises aériennes de Schürrle.