Archives mensuelles : juin 2010

Deux finales avant la finale

Après quinze jours de rencontres plutôt tranquilles où les défensives ont volé le spectacle, on profitera lors des quarts de finale de la Coupe de la monde de deux matchs de rêve.

D’abord, Brésil-Pays-Bas vendredi. Les Néerlandais semblent en mission. Invaincus à leurs 23 derniers matchs internationaux, les Oranje ont présenté la troisième meilleure attaque du tournoi. Mais avec des Brésiliens hermétiques de l’autre côté, il ne serait pas surprenant de voir ce match se terminer en tirs de barrage.

C’est ainsi que s’était terminé le dernier affrontement entre les deux super-puissances lors du Mondial de 1998, le Brésil ayant finalement le dessus. Un festival de buts est ici plutôt improbable.

Un sentiment de déjà-vu

Pour voir des contre-attaques à répétition, il faudra probablement se tourner vers l’autre duel alléchant, celui opposant l’Allemagne et l’Argentine samedi. Les deux plus prolifiques offensives du tournoi se retrouvent en quarts de finale pour un deuxième Mondial consécutif.

Assistera-t-on à une revanche de l’Albiceleste, battue en Allemagne il y a quatre ans? D’un côté comme de l’autre, les alignements ont beaucoup évolué et les deux sélectionneurs ont fait le plein de talents individuels depuis. Reste à voir si le gardien allemand Manuel Neuer sera à la hauteur de son prédécesseur Jens Lehmann, fantastique en 2006.

Pour vous mettre en haleine, revoici le barrage que s’était disputé les deux équipes en Allemagne.

Trois jeunes à surveiller

Asamoah Gyan, Michael Bradley et Giovani Dos Santos.

Les révélations ont été nombreuses depuis le début de la Coupe du monde. En voici trois qui méritent quelques mots.

Giovani Dos Santos

Malgré son jeune âge (21 ans), on pourrait déjà parler de résurrection pour Giovani Dos Santos. Considéré il y a quelques années comme un des meilleurs espoirs au monde, Dos Santos avait connu des débuts prometteurs avec le FC Barcelone avant de voir son jeu stagner à son arrivée avec Tottenham.

Dos Santos a connu un tournoi inspiré. Il a pris en charge le milieu de terrain mexicain, faisant bon usage de sa vitesse remarquable. On devrait le revoir en Espagne prochainement, où il pourra faire montre de tout son talent.

Asamoah Gyan

Même s’il n’est plus une verte recrue, Asamoah Gyan est passé sous les radars des grands clubs depuis le début de sa carrière. Avec ses trois buts dans le tournoi, dont celui qui a propulsé le Ghana en quarts de finale, l’attaquant rennais a atteint le statut de vedette partout en Afrique. Il aura la chance d’en rajouter vendredi face à l’Uruguay.

Michael Bradley

Même s’ils ne font pas encore partie de l’élite mondiale, les États-Unis ont montré de belles choses durant ce Mondial. Un de ceux qui a « élever son jeu d’un cran » est le milieu de terrain Michael Bradley.

Régulier du Borussia Mönchengladbach depuis deux ans, Bradley a stabilisé la centrale américaine et préparé nombre de relances dangereuses en Afrique du Sud. Dommage toutefois que l’attaque n’ait pas fait preuve de la même efficacité. Pas spectaculaire, mais drôlement solide.

Un premier bilan sud-africain

Mesut Özil, une des belles surprises de ce Mondial.

Je replonge aujourd’hui dans l’analyse de cette Coupe du monde après une pause de deux semaines bien appréciée.

Le moment est bien choisi pour dresser un premier bilan de la compétition. Voici donc ce que j’ai retenu des ces deux premières semaines.

La plus belle surprise
J’aurais bien dit la Slovaquie, mais suite à leur élimination ce matin, je penche du côté de l’Uruguay. On la savait complète et équilibrée, mais la Celeste s’est également révélée très dangereuse en contre. Le duo Forlan-Suarez est d’une efficacité redoutable.

La plus grande déception
Nous avons le choix… Sans originalité, j’y vais avec les joueurs de l’équipe de France. Pas pour leur jeu sans passion, on les savait déjà léthargiques et blasés. Mais plutôt pour leur comportement inexcusable au cours de ces deux semaines honteuses pour le foot français. Les Bleus ont oublié qu’avec le statut de sélectionné venait un code de conduite qu’ils se devaient de respecter à la lettre. Les menaces de boycott et les critiques ouvertes envers leurs collègues et le sélectionneur ne sont pas dignes d’une équipe nationale. Bonne chance Laurent Blanc.

Le joueur par excellence
Il est encore un peu tôt, les meilleurs se révéleront lors des matchs décisifs. Je dois toutefois donner une mention spéciale à Mesut Özil. Le milieu allemand a été dominant dimanche face à l’Angleterre. Ses décisions avec le ballon sont dignes des joueurs de grande classe. Et dire qu’il n’a que 21 ans. Les rumeurs à son sujet se multiplient d’ailleurs depuis quelques jours. Brême aura probablement à faire son deuil cet été ou au plus tard cet hiver.

La vedette qui a déçu
Encore une fois, ce ne sont pas les choix qui manquent. Mais dans ce domaine, difficile d’éviter Wayne Rooney. Oui, il n’a pas été à la hauteur, à l’image des Trois lions d’ailleurs. Mais c’est surtout en raison des attentes qui avaient été placés en lui par les supporteurs anglais que Rooney déçoit autant aujourd’hui.

Ça brasse déjà chez les Bleus

Yohann Gourcuff

Un peu moins de 24 heures avant l’intrigant France-Uruguay disputé au Cap, la grogne se serait déjà installé dans le camp de Raymond Domenech.

Les Bleus n’auraient pas digéré la décision du sélectionneur d’écarter Thierry Henry du onze partant. Et la présence Yohann Gourcuff serait loin de faire l’unanimité. Les joueurs lui préféreraient Abou Diaby.

Il s’agit d’ailleurs là de la source du malaise. Domenech n’a jamais caché son admiration pour Gourcuff, à qui il a confié le milieu de terrain. Mais voilà, Gourcuff est isolé en équipe de France, sans allier influent.

Les internationaux expatriés, Anelka, Sagna et Ribéry en tête, préféreraient voir Diaby dans ce rôle au milieu. Une histoire circule d’ailleurs à ce sujet; lors du récent France-Chine, Ribéry se serait approprié un coup franc destiné à Gourcuff.

Réalité ou fabulation des médias?

Un peu des deux probablement. Mais ce qui ne fait pas de doute, c’est que les Français sont désespérément à la recherche d’un leader. Sur papier, les Bleus n’ont jamais aligné autant de talent et de polyvalence, particulièrement au milieu et à l’avant.

Mais la cohésion et l’unité ne sont pas au rendez-vous, clairement.

L’Espagne, hors d’atteinte?

La démonstration espagnole de mercredi a confirmé le pays dans le rôle de favori à l'aube de la Coupe du monde.

Oui, l’Espagne a remporté la dernière Coupe d’Europe. Oui, la Primera Division est le championnat le plus excitant au monde. Oui, le FC Barcelone est le meilleur club au monde – n’en déplaise au Milanais.

Malgré cela, beaucoup d’experts hésitent à accoler à l’Espagne l’étiquette d’équipe favorite en Afrique du Sud.

Il est vrai que la dernière année n’a pas été un long fleuve tranquille pour La furia. Malgré une domination en qualifications pour la Coupe du monde, la contre-performance des Espagnols en Coupe des Confédérations il y a un an a laissé des traces.

Ces dernières semaines, Xavi, Iniesta, Torres et compagnie n’ont rassuré personne, prenant la mesure sans panache de l’Arabie Saoudite (3-2) et de la Corée du Sud (1-0) en match amical.

Tous les doutes se sont toutefois dissipés hier.

Face à une équipe polonaise en reconstruction mais déterminée, les Espagnols ont retrouvé leur superbe; contrôle de balle précis, relances enthousiastes, finition admirable et confiance débordante.

Tout fonctionnait, tout semblait simple. Une véritable leçon.

Voici les faits saillants.